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Les biographies

Les biographie du cycle « Le savant du mois » sont rédigées par le professeur Philippe JAUSSAUD, Université Claude Bernard Lyon 1, EA 4148 « Science & Société : Historicité, Éducation, Pratiques » (S2HEP).

Les illustrations

Les illustrations du cycle « Le savant du mois » sont réalisées par les étudiants de l’école Emile Cohl sous la supervision d’Olivier JOUVRAY.

Sannié

Charles, Noël, Eugène SANNIÉ vient au monde le 28 décembre 1896 à Janville (Eure-et- Loire). Docteur en médecine et licenciè-ès-sciences (1922), puis agrégé de chimie biologique à Nancy (1926), il rejoint finalement la capitale où il devient simultanément professeur sans chaire, chef du service de chimie à l’Institut du cancer de Villejuif et directeur des Services de l’identité judiciaire de la Préfecture de police (1930). Sannié est nommé professeur à la Faculté de médecine de Paris (1938), avant d’occuper la chaire de « Chimie appliquée aux corps organisés » du Muséum national d’Histoire naturelle (1941). Il succombe à la maladie le 29 mars 1957 à Paris. Les travaux du savant, très variés, concernent la synthèse organique, la cancérogenèse chimique et la phytochimie. Par ailleurs, comme Lacassagne, Bertillon ou Locard, Sannié est un pionnier de la criminalistique et de la police scientifique. Il a publié La Recherche scientifique du criminel (1954) et il a été co-auteur d’Instructions pratiques pour le relevé correct d’empreintes digitales (1940), ainsi que d’Éléments de police scientifique (1938-1940).

Illustration : Alice Guirado

Anthony

Jean Anthony nait le 23 février 1915 à Châteaulin (Finistère). Après un baccalauréat ès lettres (1932), un doctorat en médecine (1939) et un doctorat ès sciences (1946), il fait carrière dans plusieurs établissements : au Muséum national d’Histoire naturelle – où il occupera finalement la chaire d’« Anatomie comparée » (1962) -, au CNRS et à l’École dentaire de Paris. Anthony prend sa retraite en 1984 et s’éteint le 1 er mai 2004 à Brest. Relevant du domaine de l’anatomie descriptive et comparée des Vertébrés, ses travaux concernent l’appareil venimeux des Serpents, ainsi que l’encéphale et les dents des Mammifères. Anthony décrit également, avec son collègue le professeur Jacques Millot (1897-1980), l’anatomie du Coelacanthe. Ce dernier travail a généré un monumental traité en trois volumes, (Anatomie de Latimeria chalumnae, 1958-1978) et un ouvrage de vulgarisation (Opération Coelacanthe, 1976).

Illustration : Camille Peyrard

Becquerel

Né le 7 mars 1788 à Châtillon-sur-Loing (Loiret), Antoine-César Becquerel fait ses études supérieures à l’École Polytechnique. Il mène d’abord une carrière militaire. Retraité de l’armée en 1815, Antoine-César consacre le reste de sa vie professionnelle à la recherche. Il entre à l’Académie des sciences (1828) et devient le premier professeur de « Physique appliquée aux sciences naturelles » du Muséum national d’Histoire naturelle (1838). S’intéressant à la minéralogie, ainsi qu’à plusieurs domaines de la physique, le savant découvre des lois fondamentales. Il innove aussi sur le plan technique, concevant une pile à action constante, une balance électromagnétique, un galvanomètre différentiel, un thermomètre électrique, la galvanoplastie, une synthèse de cristaux minéraux, etc. Décédé le 18 janvier 1878 à Paris, Antoine-César initie une longue dynastie savante : son fils Edmond, son petit-fils Henri – découvreur de la radioactivité naturelle – et son arrière petit-fils Jean se succéderont dans sa chaire du Jardin des Plantes.

Beauregard

Fils de praticien hospitalier, Henri Emmanuel BEAUREGARD (1851-1900) naît le 6 décembre 1851 au Havre. Il étudie à Paris la médecine et la pharmacie, devenant docteur ès sciences (1873), docteur en médecine (1877) et agrégé de pharmacie (1879). Après avoir débuté une carrière d’enseignant à l’École supérieure de Pharmacie de Paris, Beauregard quitte cet établissement pour devenir aide naturaliste de la chaire d’« Anatomie comparée » du Muséum national d’Histoire naturelle (1883). Il achève sa carrière comme professeur de « Cryptogamie » à la Faculté de pharmacie de Paris (1898) et décède prématurément à Grasse, le 25 mars 1900. Les travaux de Beauregard concernent la vascularisation de l’œil des Vertébrés, l’anatomie des Cétacés, l’ostéologie comparée, l’anatomie et la biologie des Insectes vésicants, ainsi que les Cryptogames de l’ambre gris. Á tout cela s’ajoutent plusieurs ouvrages pédagogiques (microscopie, matière médicale, etc.).

Illustration : Maxence Vandier

Chauveau

Fils d’un maréchal-ferrant, Jean-Baptiste Augustin [dit Auguste] CHAUVEAU (1827-1917) étudie la médecine vétérinaire à l’école d’Alfort (1844-1848). Il rejoint ensuite Lyon, où il occupera deux chaires : celle d’« Anatomie et physiologie » à l’École vétérinaire (1863) et celle de « Médecine expérimentale et comparée » à la faculté de médecine et pharmacie (1877). Enfin, Chauveau sera le dernier professeur de « Pathologie comparée » au Muséum national d’Histoire naturelle (1886-1914). Ses travaux, qui lui valent d’entrer à l’Académie des sciences (1886), sont brillants. Chauveau décrit – avec Étienne-Jules Marey – les diverses phases du travail contractile du coeur, fondant ainsi la cardiologie moderne. Á cela s’ajoutent des études de neurologie, de bioénergétique et de pathologie infectieuse. Chauveau pressent l’origine microbienne des maladies animales, démontre l’unicité des tuberculoses humaine et bovine et prépare un vaccin anticharbonneux.

Illustration : Floriane Lingat

Lacépède

De noble lignée, Bernard, Germain Étienne de LAVILLE-SUR-ILLON, comte de LA CEPÈDE (ou LACEPÈDE ou LACÉPÈDE) (1756-1825) se passionne pour la musique et la science. Buffon, qu’il admire, le nomme garde du cabinet au Jardin du Roi (1784). Après la chute de l’Ancien régime, Lacepède devient professeur de « Zoologie (Reptiles et Poissons) » au Muséum national d’Histoire naturelle et membre de l’Académie des sciences (1795). Sa carrière politique n’est pas moins brillante : député des assemblées constituante et législative, grand chancelier de la légion d’honneur, comte d’Empire, ministre d’État, pair de France, grand maître de l’université, Lacepède accumule les honneurs. Il est notamment l’auteur d’une Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares et des Serpents (1788-1789) et d’une grande Histoire naturelle des Poissons (1798-1803) qui prolongent l’œuvre de Buffon.