Rencontres Ramau 2020

Session 2 – Confrontation et légitimation des savoirs
Présenté par : Rencontres Ramau 2020
Date :21 septembre à 14h00
Durée :2h + questions

Les prochaines Rencontres et la prochaine livraison des Cahiers RAMAU ont pour objet de porter un éclairage sur les modalités de reconfiguration de l’expertise territoriale, urbaine et architecturale. Après l’exploration des vertiges et prodiges des innovations pédagogiques (cahiers RAMAU 9), le présent programme scientifique vient interroger les situations où se côtoient recherche et mondes professionnels.

Programme de la présentation :

14h00-16h00 – Session 2 – Confrontation et légitimation des savoirs

Au sein des arènes, plusieurs types d’acteurs et de légitimité de savoirs se rencontrent. De ces confrontations émergent des questions d’ordre épistémologique et éthique. On peut à cet égard réinterroger la morale professionnelle telle que Durkheim a pu l’aborder et comment elle entre en pourparlers avec la morale collective. Dans le prolongement, c’est la question des fondements des savoirs qui est posée. Différentes légitimités se trouvent en jeu dans les échanges entre chercheurs, professionnels, élus, activistes, etc. Et, alors que l’on prône la transversalité et l’hybridation des savoirs, d’autres tendances poussent au confinement. La légitimité des revues internationales à comité de lecture, pour le monde scientifique, peut être bien étrangère à certains acteurs qui voient la légitimité d’un savoir quand il est situé et clé d’entrée d’une expertise territoriale. On retrouve certes l’opposition entre le savant et le politique mais, à partir de cette polarisation, on observe un ensemble de figures qu’il est important de qualifier aujourd’hui : intellectuel embarqué, spécifique, déférent, expert pointu, médiateur, praticien réflexif (voir axe suivant)…

Quelles sont alors les stratégies et tactiques permettant de répondre à différentes mises en question (notamment de la légitimité scientifique) ? À la demande récurrente de « vulgarisation des savoirs » on voit apparaître des écritures originales dans le champ scientifique : BD, non-fiction, textes « autres » dont on gagnerait à suivre la carrière et les péripéties. Les chercheurs peuvent alors être des plus productifs et remettre en question ces usuelles partitions praticiens-chercheurs. Symétriquement, des acteurs produisent et revendiquent d’autres formes de connaissance et de savoir-faire dans ces arènes : bureaux d’études, think tank, architectes mettant en avant la spécificité de l’approche projet dans la production de connaissances, maîtres d’usages qui n’attendent plus d’être parlés par d’autres pour exister : comment ces acteurs interviennent-ils dans le champ de l’expertise ? Au final, il est bon de s’interroger sur ce que recouvre le terme de « co-production » des connaissances qui tend à être galvaudé, aplatissant des contributions qui ne sont jamais du même ordre et qui fabriquent autant d’expertises que de contre-expertises.

 

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